La déconnexion est maintenant un droit
La masse croissante de données numériques à traiter par les salariés devient un problème. A l’heure ou l’on parle de burn-out aussi couramment ou presque que de grippe, les entreprises commencent à aborder le problème, en cherchant des solutions de « confort » pour leurs employés. La donne vient de changer, puisque ce « droit à la déconnexion » est devenu un vrai droit, légal.
Je vous en parlais dans mon article sur le droit à la déconnexion, il y a presque un an et demi. Le droit à la déconnexion, sujet sensible pour les entreprises, revient dans l’actu. Mikaël m’a justement informé qu’une loi était entrée en vigueur à ce sujet.
Droit à la déconnexion
Depuis le 1er janvier 2017, le droit à la déconnexion est entré en vigueur en France, dans le cadre du droit du travail. Ce droit a été voté et intégré dans le Code du travail, notamment dans l’article L2242-8. Celui-ci prévoit le « droit à la déconnexion et la mise en place par l’entreprise de dispositifs de régulation de l’utilisation des outils numériques ».
Cette première mondiale a pour but de séparer vie professionnelle et vie privée. Avec la convergence des informations, sur le même support numériques, de toutes les infos, la vie professionnelle s’est en effet largement immiscée dans la vie privée ces dernières années. On a ainsi pris l’habitude d’envoyer des mails à tout heure, attendant une réponse rapide à tout moment de la journée ou de la semaine. Après tout, il est facile de répondre à l’aide de son smartphone par exemple. Mais à l’heure ou des dizaines de mails tombent chaque heure, ça devient terriblement anxiogène.
Une fausse bonne idée?
Plus de 12 % de la population active en France, soit 3,2 millions de personnes, seraient victimes du fameux « Burn-out ». Cette loi viendrait donc idéalement protéger un peu les employés victimes de cette boulimie numérique, qui conduit potentiellement au burn-out.
Cependant, un spécialiste des ressources humaines, interrogé par le Figaro, propose une autre vision, en accusant plutôt les managers. « C’est bien eux qui poussent les salariés à consulter leurs mails à minuit, la boule au ventre. Ce qu’on appelle «l’hyperconnexion» vient d’eux, avant de venir des machines. «
En effet, si les moyens de communications actuels poussent à l’hyperconnexion, la pression de répondre, de laisser sa vie privée de côté instantanément lorsque retentit la notification d’un email sur son smartphone, c’est effectivement conditionné par la pression professionnelle qu’on subit.
Selon cet expert, les effets pourraient même être inversés. Cette règle elle serait démotivante pour les collaborateurs. Ce serait un signe de déresponsabilisation et d’infantilisation. D’après son analyse, la pression au travail va augmenter, car les travailleurs seront obligés de réduire encore plus les temps de pause.
« Exemple: imaginez un collaborateur qui va se forcer à envoyer un mail à 17h59 parce que son entreprise lui interdit de le faire après 18 heures. Autre exemple: certaines entreprises utilisent d’ores et déjà des «trackers» qui permettent de connaître les heures de connexion des salariés? Va-t-on punir un collaborateur parce qu’il a répondu à un mail après le dîner? Ce droit à la déconnexion va engendrer des difficultés supplémentaires. C’est grotesque! Au niveau du contenu, cette loi est d’ailleurs très pauvre. On pousse les entreprises à gérer ce droit elles-mêmes… Autrement dit: on met en place une loi générique pour gérer du cas par cas. Dès le départ, c’est un contresens. «
Car oui, ce sont bien les entreprises qui devront (à partir de 50 salariés), négocier avec les employés d’une « charte de déconnexion ». La loi n’impose aucun cadre, aucun moyen technique, aucune limite, tout est pour le moment très flou.
Si un pavé dans la marre est jeté, la route vers le confort ou au moins une « pression atténuée » en ce qui concerne la communication, semble être encore longue….
Et quelles sont les solutions à mettre en place en entreprise…Ca me semble assez complexe à mettre en pratique :s